Semaine du 21 octobre

Le Sénat a largement refusé le 22 octobre d’approuver le projet de loi relative aux résultats de la gestion d’approbation des comptes de l’année 2023 (183 voix contre, 19 pour et 141 absentions), tout comme l’Assemblée nationale avant lui.

C’est la troisième année consécutive que le Parlement rejette ce qui est communément appelé « la photographie des comptes budgétaires », c’est-à-dire le montant définitif des dépenses et des recettes de l’État à N-1, et le résultat financier qui en découle. Ce rejet n’a pas de conséquences budgétaires concrètes. La seule obligation imposée par la LOLF est celle d’examiner ce projet de loi avant la loi de finances. Il était donc temps, les débats du PLF 2025 commençant dans quelques jours au Sénat. Néanmoins, j’ai souhaité rappeler à la tribune l’importance de connaître, étudier et comprendre le passé pour mieux préparer l’avenir. Eviter les erreurs de 2023, mieux comprendre celles de 2024, c’est voter un PLF 2025 plus ajusté. Tenir compte de l’écart conséquent entre ce qui a été adopté par le Parlement en loi de finances initiale et l’exécution budgétaire réelle est indispensable. Comme le disait Victor Hugo : « L’avenir est une porte, le passé en est la clé ».

Mon intervention en discussion générale

Rapporteur de la commission des finances pour le volet Écologie, développement et mobilité durables, j’ai déposé mon rapport le 16 octobre 2024.

Le Sénat a adopté par 232 voix pour et 103 contre le projet de loi de simplification de la vie économique le 22 octobre qui avait été déposé par le Gouvernement Attal et discuté au Sénat avant la dissolution de l’Assemblée nationale. Selon l’exposé des motifs, « la charge des normes, des démarches, des complexités du quotidien pèse pour au moins 3 % du PIB » sur l’économie française. Le projet de loi repose sur trois principes : diminuer la charge engendrée par les démarches administrative ; fonder la relation entre l’administration et les entreprises sur la confiance, plutôt que sur le contrôle et la sanction ; rationaliser la norme, afin notamment de limiter les contraintes inutiles et accélérer les délais.

La commission spéciale puis les débats en hémicycle ont fait évolué le texte. Le texte adopté mardi par vote solennel reprend notamment l’intégralité du texte la proposition de loi sur les « test PME » adoptée par le Sénat en mars 2024.

L’Etat est propriétaire d’un réseau autoroutier estimé à 194 milliards d’euros dont la gestion a été confiée il y a une vingtaine d’années à plusieurs entreprises privées (Vinci autoroutes, APRR, etc.).  Depuis 2006, l’Etat a fait le choix de se désengager du capital de ces sociétés.

Le rapport d’une commission d’enquête de 2020, à laquelle j’avais participé, avait conclu que les concessions historiques étaient plus rentables qu’anticipé. Malgré l’intervention de l’Autorité de régulation des transports (ART), les concessionnaires auraient augmenté les péages de manière injustifiée à hauteur de 500 millions d’euros.

Les contrats de concession vont expirer à partir de 2031. Le rapport d’Hervé Maurey, rapporteur spécial de la commission des finances en charge des crédits des transports terrestres et maritimes, rendu public mercredi, alerte sur le retard pris dans la préparation des procédures de fin de concessions à l’échéance. Le modèle contractuel actuel doit nécessairement être réformé et rééquilibré. Les concessions à venir devront être signée pour des durées plus courtes et faire l’objet d’un réexamen tous les cinq ans, et non tous les 30 ans comme c’est le cas actuellement. Par ailleurs, une réflexion s’impose sur une réorientation des recettes vers la transition écologique. Lire le rapport 

La France a organisé à Paris le 24 octobre une Conférence internationale de soutien à la population et à la souveraineté du Liban. Cette conférence se décline en trois volets : diplomatique, humanitaire et politique, et s’inscrit dans la continuité du soutien de la France à un pays ami. Le Président Macron a annoncé une aide de 100 millions d’euros et 100 tonnes de fret humanitaire.

Le Liban est aujourd’hui plongé dans le chaos d’une guerre subie. La première responsabilité en incombe au Hezbollah, financé par le régime des mollah iraniens, qui ne cesse de bombarder Israël en soutien au groupe terroriste du Hamas. On ne peut qu’espérer que l’affaiblissement de la milice chiite se transforme en opportunité de reconstruire un État plus fort. Le Liban doit reprendre la maitrise de son destin, en commençant par nommer un Président de la République dont le siège est vacant depuis la fin du mandat de Michel Aoun en octobre 2022, il y a deux ans.

Mercredi, le PNUD a communiqué une prévision de contraction du PIB de 9,2% si le conflit se poursuit jusqu’à la fin de l’année, en lieu et place d’une croissance espérée de 3,6% au début de l’année. Vendredi, le groupe d’action financière (GAFI), organisation de lutte contre le blanchiment, a annoncé avoir ajouté l’Algérie, l’Angola, la Côte d’Ivoire et le Liban à sa « liste grise ». 

Présidente du groupe d’amitié du Sénat, j’ai été invitée à participer à la réunion de mobilisation des acteurs français (entreprises, ONG, collectivités locales) organisée lundi 21. A cette occasion, j’ai saisi le ministre Jean-Noël Barrot de la problématique de l’acheminement des collectes qui peuvent être menées dans les territoires. La logistique d’acheminement de médicaments ou de produits alimentaires vers le Liban soulève une véritable difficulté. Ce type de collecte n’est donc pas recommandé par le ministère. Le ministère recommande plutôt de collecter de l’argent et de le donner à des associations, ONG ou fondations spécialisées, notamment Tulipe (association créée par l’industrie pharmaceutique), ou de se rapprocher du centre de crise et de soutien (CDCS) du ministère pour trouver des partenaires fiables. Il existe par ailleurs deux fonds de concours du ministère, l’un à destination des collectivités territoriales, l’autre des entreprises.

La Poste a annoncé que d’ici deux ans, sa filiale Colissimo, en partenariat avec l’entreprise Fludis, abandonnera le transport routier pour tous les colis destinés à la ville de Boulogne-Billancourt : désormais, ces colis seront transportés par voie fluviale, du Port de Genevilliers jusqu’au port Legrand de Boulogne-Billancourt, récemment réaménagé pour un budget HT de11,3 millions d’euros. Ce vaste plan de décarbonation qui verra le jour en 2026 permettra d’éviter le trajet de 20 camions par jour. Les 3000 colis quotidiens seront acheminés par barge puis, pour le dernier kilomètre, par des vélos-cargos électriques.

La barge sera équipée de technologies innovantes : propulsion électrique, panneaux photovoltaïques, informatique embarquée. Elle sera autonome en termes de chargement et de déchargement, sans outils de manutention à quai. Son pont extérieur sera recouvert de panneaux solaires, d’une capacité de 90 kilowatts-crête (KWc), permettant de générer l’énergie nécessaire à son fonctionnement logistique. La barge sera mue par un pousseur à propulsion électrique. 

Semaine du 14 octobre 2024

Mercredi 16 octobre 2024, le Sénat a adopté en première lecture la proposition de loi portant programmation nationale et simplification normative dans le secteur économique de l’énergie, avec 220 voix pour et 103 contre. Ce texte, déposé par le groupe LR, vise à soutenir la transition énergétique en France.

La PPL comble l’absence de loi quinquennale de programmation énergétique, qui devait pourtant être adoptée avant le 1er juillet 2023, en application de la loi « Énergie-Climat » de 2019. Elle transcrit les objectifs européens de réduction des émissions de gaz à effet de serre et promeut la décarbonation de la production comme de la consommation d’énergie, principalement via le nucléaire, l’hydroélectricité ou encore les bioénergies. Elle acte la relance de la filière française du nucléaire. L’enjeu est de maintenir un mix nucléaire, au moins aux deux tiers d’ici 2030, et majoritairement d’ici 2050. Le texte évoque également l’enjeu de la rénovation thermique.

La programmation définie par cette PPL vise des taux de décarbonation de 50 % pour le mix énergétique et de 90 % pour le mix électrique ainsi qu’un recours aux matières recyclées de 20 %.

Mardi 15 octobre 2024, le Sénat a adopté en première lecture, à l’unanimité, une proposition de loi pour améliorer la prise en charge de la sclérose latérale amyotrophique – dite maladie de Charcot – et d’autres maladies évolutives graves. Notre collègue, Gilbert Bouchet, a ému l’hémicycle en évoquant son combat contre la maladie de Charcot.

La sclérose latérale amyotrophique (SLA), dite maladie de Charcot, est une maladie neurodégénérative rare caractérisée par un affaiblissement puis une paralysie des muscles des jambes et des bras, des muscles respiratoires ainsi que des muscles de la déglutition et de la parole. Cette maladie, qui se déclare généralement entre 50 et 70 ans, est considérée comme l’une des maladies rares les plus fréquentes.

Actuellement, en complément de la prise en charge à 100 % de leurs frais de santé par l’assurance maladie, les personnes dont la maladie de Charcot a été diagnostiquée avant l’âge de 60 ans doivent s’adresser à leur maison départementale des personnes handicapées (MDPH) pour solliciter le versement de la prestation de compensation du handicap (PCH). L’attribution de la PCH est décidée par la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH), sur la base d’une évaluation par une équipe pluridisciplinaire de la MDPH. Le délai moyen de traitement des demandes de PCH (6 mois) apparait difficilement compatible avec une maladie aussi rapidement évolutive. Dans les faits, les familles doivent généralement avancer des frais, et les besoins des malades peuvent avoir changé avant même qu’une demande ait abouti.

Par ailleurs, des différences injustes de prise en charge sont aujourd’hui constatées selon l’âge auquel la maladie de Charcot est diagnostiquée. À partir de 60 ans, les personnes atteintes de la maladie ne peuvent, en règle générale, bénéficier de la PCH mais doivent solliciter l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), dont le montant est nettement inférieur. Le reste à charge total sur les aides techniques nécessaires au cours de la vie d’un patient est ainsi estimé à 8 000 euros dans le cadre de la PCH et à 16 000 euros dans le cadre de l’APA. Aussi, la proposition de loi vise à améliorer la prise en charge sociale de la maladie de Charcot et d’autres maladies évolutives graves.

Ce salon est l’événement européen de référence du big data et de l’intelligence artificielle, où se retrouvent chaque année les plus grands acteurs du Big Data et IA Français, avec 250 marques exposantes. Nous avons notamment pu découvrir des avatars réalistes qui, demain, viendront aider les personnes muettes dans leur quotidien. Un temps d’échange avec la Direction interministérielle du numérique (DINUM) était également au programme.

Semaines du 7 octobre

Le 8 octobre 2024, nous avons débattu au Sénat de la croissance préoccupante de la dette publique, en vue de la présentation imminente du projet de loi de finances pour 2025. Mes collègues Albéric de Montgolfier et Jean-François Husson ont rappelé l’augmentation alarmante de notre dette, en soulignant les risques pour nos marges de manœuvre économiques et notre crédibilité européenne.

Pour ma part, j’ai souhaité attirer l’attention sur un aspect tout aussi crucial : la dette écologique. Alors que nous parlons beaucoup de dette financière, il est essentiel de ne pas oublier que la dette climatique est elle aussi insoutenable.

Le Sénat a rejeté une proposition de loi du groupe socialiste visant à mettre en place une imposition des sociétés plus juste et plus écologique. Ce débat reviendra certainement au cours du PLF.

Le projet de loi de finances 2025 (PLF 25) a été présenté en Conseil des ministres jeudi 10 octobre 2024 par Antoine Armand, ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, et par Laurent Saint Martin, ministre auprès du Premier ministre, chargé du Budget et des Comptes publics. J’ai déjà commencé mes travaux de rapporteur spécial.

J’ai eu le plaisir d’intervenir lors du colloque organisé par la revue « L’inspiration politique » qui avait pour thème « Comment les décideurs locaux vont-ils s’emparer de l’IA ? ». Ce thème fait échos au travail que j’ai impulsé depuis que je préside la délégation à la prospective du Sénat. La délégation a déjà publié deux rapports, l’un sur « l’IA, les impôts, les prestations sociales et la lutte contre la fraude » ; l’autre sur l’IA et le système de santé. Un autre rapport consacré à l’IA et l’éducation devrait être adopté dans les toutes prochaines semaines. Et enfin deux autres chapitres sont en cours : l’un sur l’IA et l’environnement et l’autre sur l’IA et les territoires. 

Semaine du 29 septembre. Le Premier ministre a présenté sa feuille de route.

Les travaux ont officiellement repris dans les deux chambres avec le discours de politique générale du Premier ministre devant les députés mardi 1er octobre, puis sous forme de bis devant les sénateurs mercredi 2. Les chantiers à ouvrir sont nombreux mais la rareté des financements publics va obliger à faire des choix.

Le projet de loi de finances pour 2025 sera transmis au Parlement jeudi 10 octobre. Dès vendredi 11, la Commission auditionnera les ministres en charge. Dès mercredi, le Rapporteur général, Jean-François Husson, a informé les commissaires de la situation budgétaire à date du pays. N’ayons pas peur des mots : elle est catastrophique. La dernière prévision du déficit pour 2024 (communiquée dans la nuit de mardi à mercredi) est désormais de 6,1% ; à politique inchangée, le déficit sera de 6,5% en 2025. Pour 2024, c’est un écart de 50 Md€ par rapport à la prévision de décembre 2023 ; pour 2025, c’est une différence de 60 Md€ par rapport à avril 2024 (programme de stabilité).  La crise sanitaire de la COVID est dernière nous depuis 2022, pour autant notre déficit continue de diverger à la différence de nos partenaires européens. Les conclusions de la mission d’information de la commission des finances documentent les raisons de cette situation. Dégradation des finances publiques : entre pari et déni

L’augmentation du déficit public incombe quasi exclusivement à l’Etat. Le déficit de ce dernier a doublé entre 2017 et 2023 (+ 77 Md€). Les recettes de ce dernier sont en baisse constante depuis 2017. En effet, les suppressions d’impôts (taxe d’habitation, CVAE, redevance audiovisuelles) ont été compensées par un transfert de TVA de l’Etat vers les bénéficiaires desdits impôts.  A elle seule, la suppression de la taxe d’habitation, qui a surtout bénéficié aux deux derniers déciles de revenus, représente la baisse nette des recettes de l’Etat d’un exercice budgétaire à un autre, soit un peu plus de 20 Md€.

La commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat présidée par mon collègue Cédric Perrin, a auditionné Pierre Razoux, directeur académique de la Fondation méditerranéenne d’études stratégiques (FMES) sur la situation géopolitique en Méditerranée orientale. 

Je vous invite à écouter la vidéo passionnante ci-dessous où Pierre Razoux dans son propos liminaire revient largement la signification et les conséquences des frappes iraniennes sur Israël du 1er octobre. Il présente après plus largement les différents acteurs du Moyen Orient. A la différence du passé, il n’y a pas d’un côté les problèmes du Golf, et d’un autre ceux du Levant et de l’Afrique du Nord. Aujourd’hui tout est entremêlé.

Si vous souhaitez en voir davantage après cette intervention, je vous invite à regarder l’intégralité de l’audition avec les questions de mes collègues : 👉https://videos.senat.fr/video.4750436_66fb239629e83

Vous pouvez également retrouver toutes les cartes présentées lors de l’audition sur l’atlas de la FMES en cliquant ici 👉 https://fmes-france.org/wp-content/uploads/2024/03/atlasstrategique_interactif_hd_v5-1.pdf

https://www.youtube.com/watch?v=WPNd_DflWqg&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Febureau.senat.fr%2F&embeds_referring_origin=https%3A%2F%2Febureau.senat.fr&source_ve_path=OTY3MTQ

Dans l’attente de l’ouverture de la session ordinaire

Le Sénat reprendra ses travaux mardi 1er octobre, date d’ouverture de la session ordinaire du Parlement, avec la lecture du discours de politique générale du nouveau Premier ministre. Les années précédentes, la Commission des finances mettait à profit le mois de septembre pour commencer les travaux préparatoires à la discussion du projet de loi de finances. Cette année, lesdits travaux seront plus tardifs et nécessairement plus courts. Pour autant, la Commission s’est réunie à plusieurs reprises en septembre pour prendre connaissance et autoriser la publication de plusieurs rapports de contrôle budgétaire. J’ai été particulièrement interpellée par le contrôle de ma collègue Marie-Carole Ciuntu sur l’apprentissage du français et de la citoyenneté par l’OFII. Si ces enseignements sont indispensables, notamment pour permettre aux personnes immigrées de pouvoir s’intégrer dans la société française, leurs modalités de mise en œuvre sont inefficientes.

Mon interview dans les journaux de midi et du soir de Radio Orient : Radio Orient

La situation sécuritaire au Liban s’est très fortement dégradée ces derniers jours. Le Hezbollah a apporté un soutien au Hamas dès le 8 octobre 2023 en procédant à des tirs quasi-quotidiens sur le Nord d’Israël, conduisant quelque 60 000 Israéliens à des déplacements internes (chiffres actuels). Après une phase durant laquelle l’armée israélienne s’est concentrée sur la bande de Gaza, le Hezbollah et l’armée israélienne veillant à maîtriser leurs ripostes respectives, une nouvelle phase s’est ouverte depuis le 17 septembre, date de l’attaque imputée à Israël contre le Hezbollah via les bipeurs, puis le lendemain via les talkies-walkies, suivie depuis le début de la semaine d’un bombardement par l’armée israélienne de plus de 2000 cibles (caches d’armes ou responsables du Hezbollah), qui ont fait plus de 600 morts en trois jours, dont une cinquantaine d’enfants. Une ressortissante française de 87 ans est notamment décédée en début de semaine après une forte explosion dans un village du sud du Liban.
Compte tenu de l’ampleur des frappes israéliennes, des mouvements importants de population ont été enregistrés dans le sud du Liban, zone chiite particulièrement touchée. Le ministre libanais des affaires étrangères a ainsi évoqué le déplacement d’environ un demi-million de personnes, donnée que ne confirme pas le ministère de l’Europe et des affaires étrangères, l’ONU évoquant plutôt au moins 90 000 nouveaux déplacés, qui viendraient s’ajouter aux quelque 110 000 personnes déplacées depuis le 8 octobre 2023.
Le gouvernement israélien a affiché un objectif clair : « Ces actions se poursuivront jusqu’à ce que nous parvenions à une situation où les habitants du nord pourront rentrer chez eux en toute sécurité. C’est l’objectif, c’est la mission, et nous ferons tout ce qui est nécessaire pour l’atteindre », selon le ministre de la défense israélien.
La France, qui a une histoire spécifique avec le Liban et qui est membre du Quintette (avec les Etats-Unis, l’Arabie saoudite, l’Egypte et le Qatar – groupe qui tente en particulier de parvenir à l’élection d’un Président de la République libanaise), est particulièrement mobilisée pour éviter que cette escalade ne conduise à une guerre généralisée au Liban et à une escalade régionale.

Le Président de la République s’est entretenu, le 19 septembre, avec les autorités libanaises et avec le Premier ministre israélien.  Il a « appelé ses interlocuteurs libanais à la responsabilité pour éviter une escalade et passé des messages de retenue et de modération qu’il leur a demandé de relayer à toutes les parties libanaises, à commencer par le Hezbollah » et « a exprimé sa profonde conviction que la sécurité au Liban nécessitait que l’ensemble des partis libanais fassent prévaloir l’intérêt national, se tiennent à distance des conflits ouverts dans la région et s’engagent sur la voie d’une solution diplomatique ». Il a également souligné qu’il était de la responsabilité des responsables politiques libanais « que le Liban se dote enfin d’un exécutif légitime à même de répondre à l’urgence de la situation ». Il a enfin réaffirmé « la détermination de la France à poursuivre ses efforts pour faire émerger une solution diplomatique qui permette une désescalade sur la Ligne bleue et la mise en œuvre de la résolution 1701 et garantisse la sécurité des populations civiles, au Liban comme en Israël. A ce titre, la France continuera également d’apporter son appui aux Forces Armées Libanaises ».

Le Président de la République s’est également entretenu à New York, dans la nuit du 24 au 25 septembre, avec le Président iranien, qu’il a appelé à « soutenir une désescalade générale » au Proche-Orient et à libérer trois ressortissants français.

M. Jean-Yves Le Drian, représentant personnel du Président de la République, s’est rendu à Beyrouth le 23 septembre, dans le cadre d’un déplacement prévu depuis plusieurs semaines. Il a insisté sur le soutien indéfectible de la France au Liban, appelé à une désescalade et insisté sur la nécessité de parvenir à l’élection rapide d’un Président au Liban, en dissociant cette question de la guerre à Gaza.

A New-York, à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations Unies, le nouveau ministre de l’Europe et des affaires étrangères, M. Jean-Noël Barrot, a demandé une réunion en urgence du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui a eu lieu le mercredi 25 septembre. Il a affirmé que les « frappes menées de part et d’autres de la ligne bleue et plus largement dans la région, doivent cesser immédiatement » et appelé « une nouvelle fois les parties et ceux qui les soutiennent à la désescalade et à éviter un embrasement régional qui serait dévastateur pour tous, à commencer par les populations civiles ». Lors de la réunion, il a déclaré que « La situation au Liban menaç[ait] aujourd’hui d’atteindre un point de non-retour (…) Aujourd’hui, les tensions entre le Hezbollah et Israël risquent de précipiter la région dans un conflit généralisé. Les conséquences en seraient incalculables », rappelant que le Liban était déjà considérablement affaibli par une crise politique et économique et que le pays « ne se relèverait pas d’une telle guerre ».
Le Président de la République et le Président des Etats-Unis d’Amérique ont également publié le 25 septembre une déclaration commune dans laquelle ils appellent « à un règlement à la frontière israélo-libanaise qui garantisse la sécurité et permette aux civils de rentrer chez eux. Les échanges de tirs qui ont eu lieu depuis le 7 octobre, et en particulier au cours des deux dernières semaines, risquent de déboucher sur un conflit beaucoup plus large et de porter préjudice aux civils. C’est pourquoi nous avons travaillé ensemble ces derniers jours sur un appel conjoint à un cessez-le-feu temporaire afin de donner à la diplomatie une chance de réussir et d’éviter de nouvelles escalades de part et d’autre de la frontière (…) ».

L’Australie, le Canada, l’Union européenne, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie, le Japon, l’Arabie saoudite, les EAU, le Qatar se sont joints aux efforts de la France et des Etats-Unis en appelant également à un « cessez-le-feu immédiat de vingt et un jours sur la frontière entre le Liban et Israël pour donner une chance à la diplomatie et éviter de nouvelles escalades de part et d’autre». « Il est temps de parvenir à un règlement à la frontière israélo-libanaise qui garantisse la sécurité et permette aux civils de rentrer dans leurs foyers », ajoute la déclaration. « Les échanges de tirs qui ont eu lieu depuis le 7 octobre, et en particulier au cours des deux dernières semaines, menacent d’élargir le conflit et de porter atteinte aux civils (…) Nous appelons à une large adhésion et au soutien immédiat des gouvernements israélien et libanais », conclut le communiqué.

Dans son discours à la tribune des Nations unies, le Président de la République a rappelé l’exigence de la France du « respect par chacun de ses obligations le long de la ligne bleue ». Il a en outre appelé Israël à cesser « l’escalade au Liban », et le Hezbollah libanais à arrêter ses tirs vers Israël. Il a affirmé qu’Israël ne pouvait pas « sans conséquence étendre ses opérations au Liban ». Il a également appelé « avec force tous ceux qui leur en fournissent les moyens à cesser de le faire » et annoncé qu’il avait demandé au ministre de l’Europe et des affaires étrangères de se rendre au Liban en fin de semaine. M. Barrot devrait s’y rendre très prochainement.
Le Premier ministre libanais sortant, M. Nagib Mikati, a salué la déclaration commune publiée par les États-Unis et la France en vue d’établir un cessez-le-feu temporaire au Liban. Il a déclaré lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité que la mise en œuvre de tout cessez-le-feu dépend largement de « l’engagement d’Israël à appliquer les résolutions internationales », selon l’Agence nationale d’information (ANI, officielle). Selon les propos rapportés par l’Orient-le Jour, il aurait déclaré qu' »Aujourd’hui, au Liban, nous sommes confrontés à une violation claire de la souveraineté de l’État libanais et des droits de l’homme du fait des pratiques brutales de l’ennemi israélien contre notre État et notre peuple libanais… Des pratiques qui non seulement violent la souveraineté du Liban, mais tuent ses civils, jeunes hommes, femmes et enfants, en détruisant les maisons et en forçant les familles à fuir dans des conditions humanitaires difficiles ».
En dépit de la mobilisation impulsée par la France, les dernières déclarations du gouvernement israélien ne marquent aucune inflexion. Le Premier ministre israélien, M. Benjamin Netanyahu, a déclaré que l’armée poursuivrait son combat contre le Hezbollah « avec toute la force nécessaire ». « Il s’agit d’une proposition américano-française à laquelle le Premier ministre n’a même pas répondu », a indiqué son bureau. Ses ministres des affaires étrangères et des finances, MM. Israël Katz et Bezalel Smotrich ont également rejeté l’idée d’un cessez-le-feu (source AFP).

Cérémonie à la mairie de Boulogne-BIllancourt le 18 septembre
Cérémonie à la préfecture des Hauts-de-Seine le 20 septembre pour remercier tous les personnels impliqués dans l’organisation des JOP
Le marathon pour tous le 10 aout

Les JO PARIS 2024 ont fait l’unanimité cet été : ils ont su réunir les Français autour des valeurs du sport, de l’effort, de l’unité, de la performance, de la solidarité, de la joie et de la fête. La France a su relever le défi technique et écologique. La France a su émerveiller le monde entier par sa force créatrice et par ses paysages riches et divers, de Lille à Tahiti, de l’Arena Paris Nord de Villepinte au château de Versailles, du Stade de France aux Invalides, de la Concorde à l’Arena de Nanterre, de Rolland Garros au stade Yves du Manoir.

Notre département des Hauts-de-Seine a largement participé aux JO, en accueillant les épreuves de natation, de paranatation et de waterpolo à Paris La Défense Arena, celles du Hockey sur gazon au stade Yves-du-Manoir, les trois marathons et pas moins de 49 délégations étrangères. Il en a été largement récompensé puisqu’il est le premier département français en termes de médaillés olympiques avec 17 athlètes auréolés d’or, d’argent et de bronze.

Pendant tout l’été, les Français et les nombreux passionnés de sport et d’olympisme, venus du monde entier ont vibré au rythme du sport et de l’hymne des JO. J’ai eu la chance de courir les 42 kms du marathon pour tous, et j’ai été portée par cette joie si communicante tout au long du parcours.

La France a remporté de nombreuses médailles grâce au talent et au courage de ses athlètes, grâce aussi au travail du comité organisateur des JO, des forces de police et de gendarmerie qui ont assuré la sécurité des jeux, grâce aux forces de secours, aux collectivités locales qui se sont engagées depuis plusieurs années, grâce aux services de l’État, grâce aux 45 000 bénévoles des JO, grâce au public français qui a mis une ambiance incroyable dans tous les stades et dans tout Paris. Les JO paralympiques ont remporté le même succès, transmis une folle espérance, changé le regard sur le sport et le handicap, fait rêver d’une société plus inclusive.

Les JO ne règleront pas tous les problèmes politiques de la France, mais ils ont été une source de respiration incroyable durant l’été. Ils ont montré que tout est toujours possible quand on est uni, courageux, travailleur, volontaire, positif, créatif. Je ne peux que souhaiter que cet esprit extraordinaire des JO perdure, et nous anime en cette rentrée.

Le Sénat a travaillé pendant l’interruption des travaux dans l’hémicycle pour cause de dissolution de l’Assemblée nationale

Au lendemain de la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par le Président de la République, le Sénat a suspendu tous ses travaux législatifs dans l’hémicycle. Pour autant, les travaux de contrôle ne se sont pas arrêtés.

Après le renouvellement du Parlement européen, les chefs d’Etat des 27 Etats membres se sont réunis. Ils se sont mis d’accord sur les désignations et nominations aux plus hautes fonctions de l’UE et ont adopté le programme stratégique pour 2024-2029.

La candidate proposée à la fonction de présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, devra ensuite être élue par le Parlement européen à la majorité de ses membres. La nomination formelle de la haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, l’estonienne Kajas Kallas, requiert l’accord de la présidente élue de la Commission européenne. La présidente de la Commission, la haute représentante , et les autres membres de la Commission seront soumis, en tant que collège, à un vote d’approbation du Parlement européen, avant que le Conseil européen ne procède à leur nomination formelle. António Costa a été élu en tant que président du Conseil européen.

Face à une nouvelle réalité géopolitique, le programme stratégique 2024-2029 repose sur trois piliers : une Europe libre et démocratique ; une Europe forte et sûre ; une Europe prospère et compétitive.

Les membres du Conseil ont également adopté des conclusions sur l’Ukraine, le Moyen-Orient, la sécurité et défense, la compétitivité, les migrations, la mer Noire, la Moldavie, la Géorgie, les menaces hybrides, la lutte contre l’antisémitisme, le racisme et la xénophobie, ainsi qu’une feuille de route sur les réformes internes.

Lors de l’audition du ministre des affaires européennes, Jean-Noël Barrot, préalable au Conseil européen, je me suis exprimée au nom de la commission des finances. J’ai notamment demandé dans quelle mesure la voix de la France peut continuer à porter alors que notre pays a été mis sous surveillance du fait de la situation de ses finances publiques.

La commission des finances du Sénat s’est réunie les 9 et 10 juillet et a validé la publication de six rapports de contrôles budgétaires : l’immobilier de la gendarmerie ; les facteurs explicatifs des perspectives d’évolution différentes en matière de charge de la dette entre la France et les principaux États européens ; l’aide alimentaire ; l’efficacité de la commande publique dans l’enseignement supérieur ; le suivi des recommandations du rapport « Jouons collectif pour l’avenir du Stade de France » ; les démineurs de la sécurité civile. Vous pouvez retrouver les six rapports : https://www.senat.fr/travaux-parlementaires/commissions/commission-des-finances/actualites-de-la-commission-des-finances.html

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Le contrôle budgétaire d’Eric Jeansannetas fait suite à ses travaux de 2019 portant sur l’avenir du Stade de France à l’heure du renouvellement du contrat de concession et les actualise. La concession de 1995 avec le consortium du Stade de France s’est avérée très coûteuse pour les finances publiques, notamment en raison de l’absence de club résident, mais également en raison de nombreuses fragilités juridiques sources de contentieux.

Aujourd’hui, à l’heure où la France s’apprête à accueillir les jeux olympiques, le Stade de France est une pièce maitresse du dispositif Paris 2024. Après une campagne de travaux de modernisation terminés dans les délais et dans le respect de l’enveloppe budgétaire, l’enceinte est prête à accueillir 43 des 48 épreuves d’athlétisme, la compétition de rugby à 7 ainsi que la cérémonie de clôture. La prise en charge des pertes d’exploitation est organisée par un protocole entre l’État et le Consortium, signée en décembre 2023, et le financement des autres coûts relatifs à la mise à disposition est réglée par une convention signée au même moment entre le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (COJOP) et le Consortium. Les dispositions de ces conventions semblent équilibrées. Le loyer et les frais techniques, d’un montant évalué à 14,5 millions d’euros, sont, selon le COJOP, dans la moyenne de leurs autres contrats.

Il convient désormais d’assurer le renouvellement de la concession afin de garantir l’avenir du Stade de France. Des négociations sont en cours, notamment avec les Fédérations françaises de football (FFF) et de rugby (FFR), partenaires indispensables du Stade de France. « C’est uniquement en développant un modèle d’exploitation qui permette le développement économique de l’enceinte tout en préservant les finances publiques que le Stade de France pourra demeurer un symbole des ambitions sportives de notre pays. » a tenu à souligner Eric Jeansannetas.

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La charge des intérêts de la dette de l’État représente en 2024, avec plus de 50 milliards d’euros, le deuxième poste budgétaire après l’enseignement scolaire (hors CAS Pensions et remboursements et dégrèvements). Alors que ce montant est appelé à croître fortement sous l’effet de la remontée des taux d’intérêt, à mesure du refinancement progressif des titres de dette, la France connaîtrait l’évolution la plus importante en points de PIB parmi les États européens, de plus de 1 % à l’horizon 2030. Cette situation particulièrement dégradée s’explique, sans surprise, par le poids d’un stock de dette en croissance continue, marqué par l’accumulation des déficits, et qui, sans réorientation de la politique budgétaire, ne devrait pas diminuer dans les années à venir. À ces éléments s’ajoute le contexte institutionnel incertain ouvert par la dissolution de l’Assemblée nationale, qui s’est traduit par une augmentation sensible de la prime de crédit exigée par les investisseurs, mesurée par l’écart de taux avec la dette allemande, de plus de 10 points de base.  Alors que les charges de la France et de l’Allemagne étaient identiques en proportion du PIB jusqu’au début des années 2010, la charge d’intérêt de la dette française est devenue le double de celle de la dette allemande, avec 1,7 % du PIB pour la France contre 0,8 % du PIB pour l’Allemagne en 2023.

D’après les dernières projections communiquées en avril 2024 par le Gouvernement dans le cadre du programme de stabilité 2024-2027, le poids de la charge de la dette de l’État devrait continuer à s’accroître fortement dans les prochaines années, pour quasiment doubler entre 2023 et 2027. Ainsi, la charge des intérêts de la dette de l’État est attendue à 46,3 milliards d’euros pour 2024 et devrait s’élever à 72,3 milliards d’euros en 2027, contre 39,0 milliards d’euros en 2023. Selon le Fonds monétaire international (FMI), la France ne connaîtrait pas de désendettement dans les années à venir, par contraste avec l’immense majorité des États européens. L’alourdissement de la charge de la dette française serait supérieur à celui anticipé pour l’Espagne, la Grèce et l’Italie à l’horizon 2029. L’augmentation continue du stock de la dette, sous l’effet de l’accumulation des déficits, notamment dans la période récente, explique les perspectives dégradées quant à la croissance de la charge de la dette dans les prochaines années. À noter que ces projections à politique budgétaire inchangée, réalisées avant la dissolution, n’intègrent pas l’hypothèse d’une déviation de la trajectoire des finances publiques qui pourrait résulter de l’arrivée au pouvoir d’un nouveau gouvernement.

Le retour de l’encadrement budgétaire européen, via la réforme du Pacte de stabilité et de croissance entrée en vigueur le 30 avril 2024, devrait remettre au cœur des discussions la maîtrise de l’endettement public, dans un contexte de besoins d’investissement massifs en matière d’industrie, de défense et d’environnement. La Commission européenne a initié une procédure pour déficit excessif à l’encontre de la France et de six autres États membres le 19 juin dernier. Une stratégie de stabilisation de la dette doit urgemment être mise en œuvre. À défaut, le risque existe, à plus ou moins brève échéance, de se voir imposer des mesures encore plus drastiques par les autorités européennes, en cas de crise de confiance sur les marchés. D’après le programme de stabilité, l’effort de consolidation pour 2025 serait ainsi de 20 milliards d’euros.

Enfin, dans une période particulièrement instable, une connaissance plus fine de la structure de détention de la dette doit viser à préserver la dette française d’une exposition, voire d’une dépendance, à l’égard d’un type de porteurs déterminé. En effet, la diversification des détenteurs de la dette constitue un atout majeur pour la France, avec aujourd’hui un quart de la dette détenu par la BCE, un cinquième par les investisseurs français, un cinquième par les investisseurs de la zone euro et un tiers par les investisseurs hors zone euro, européens ou du reste du monde.

    Semaine du 17 juin

    En réunion de la Commission des finances, nous avons adopté les rapports de contrôle budgétaire portant sur le financement de la recherche spatiale et sur le volet écoles du plan « Marseille en grand ».

    La commission des Affaires européennes a auditionné M. Colas, Directeur Général des Douanes et Droits indirects (DGDDI), afin d’avoir une idée plus précise de la politique douanière menée dans un contexte d’accroissement et de complexification des flux légaux comme illégaux, aux frontières extérieures de l’Union.

    Selon son directeur, la douane fait face à cinq tendances de fond qui appellent à une meilleure coopération au niveau européen, voire à une réforme de l’union douanière européenne :

    • Accroissement global des flux, légaux comme illégaux, lié au développement considérable du e-commerce ;
    • Sophistication des flux et des procédés criminels, qui va de pair avec le constat d’un renforcement de la violence des trafiquants à l’égard des autorités compétentes, notamment lors des contrôles ;
    • Plus grande adaptabilité des flux qui, dès lors, deviennent plus difficiles à saisir ;
    • Porosité plus grande de ces économies parallèles, souvent détenues par une multiplicité d’acteurs, ce qui rend ces chaînes de trafics de plus en plus difficiles à démanteler.

    Les questions des sénateurs ont ensuite permis à la DGDDI d’évoquer les enjeux d’une alliance des ports de la Northern Range, ainsi que ceux du trafic de déchets, qui génère d’ailleurs d’importantes d’externalités négatives. Pour ma part, j’ai avoué ma surprise quant à l’inexistence au niveau européen d’une coopération inter douanière efficace, ce à quoi M. Colas m’a répondu en m’expliquant plus en détail les nouvelles difficultés auxquelles les douanes vont devoir faire face, notamment à la suite de la mise en place par la commission européenne du Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières. Le modèle de la frontière intelligente, mis en place à Calais lors du Brexit, pourrait finalement être source d’inspiration pour contrôler les nouvelles frontières de l’UE, et ce dans le cas d’un élargissement à l’Est.

    Jeudi 20 juin, j’ai été invitée par l’Agence France locale, la banque des collectivités territoriales, à réagir aux constats du dernier baromètre sur la santé financière des collectivités locales aux côtés notamment d’Etienne Langereau, maire de Montrouge.

    En 2023, tant les recettes que les dépenses des collectivités ont subi des variations importantes, sous l’effet conjugué d’un contexte inflationniste, d’une croissance économique en berne et d’un marché immobilier en crise. Le baromètre révèle des différences entre la santé financière des communes et celle des départements et régions, en s’appuyant sur les valeurs de situations agrégées. Cependant, la situation globale des communes masque de grandes disparités géographiques, sociales et financières. Affirmer que la situation financière des collectivités territoriales est bonne est trop simpliste. Au-delà de ces constats, il est crucial de s’interroger sur les perspectives d’évolution à moyen et long terme. Comment les collectivités locales pourront-elles relever les défis de demain, tels que la transition écologique ou l’adaptation au changement climatique, dans un contexte financier fragilisé ?

    Semaine du 10 juin : Le Sénat poursuit ses travaux de contrôle

    À la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale, le Sénat a décidé, le 10 juin à 17h15, de suspendre ses séances publiques, comme il l’avait fait lors de la dissolution de 1997, où il avait cessé de siéger jusqu’à l’installation de la nouvelle Assemblée nationale.

    Durant cette période, il n’y aura pas non plus de séances de questions d’actualité au Gouvernement.

    Le Sénat a réaffirmé son rôle constitutionnel de permanence de la représentation nationale, ce qui signifie qu’il peut se réunir à tout moment si nécessaire si les circonstances l’exigeaient.

    Les commissions, délégations et instances temporaires du Sénat continueront à exercer leurs missions pendant cette suspension des travaux.

    Mercredi, le Président et le Rapporteur général ont présenté les conclusions de la mission d’information de la commission des finances du Sénat sur la dégradation des finances publiques. Cette mission avait pour objectif de comprendre pourquoi le déficit de 5,5 % de l’année 2023 révélé au mois de mai est si éloigné de celui prévu fin 2023 au moment du projet de loi de finance pour 2024 (4,9% du PIB).

    La mission d’information a révélé que le gouvernement avait réalisé des prévisions trop optimistes, en décalage avec la réalité de l’équilibre budgétaire de l’année 2023. Pour ainsi dire, les recettes espérées et annoncées au début de l’année n’ont pas été au rendez-vous, conduisant inéluctablement à une moins-value de 7,8 milliards d’euros.

    La mission adresse quinze recommandations au gouvernement  afin  d’améliorer les prévisions de recettes et du déficit public, de garantir l’information et le rôle du Parlement dans le vote du budget et le contrôle financier et budgétaire, de renforcer le rôle et l’information du HCFP.

    Lire le rapport de la mission d’information

    Jeudi 13 juin, le président du Sénat a inauguré les jeux dans le Jardin du Luxembourg en présence de Tony Estanguet, Président de Paris 2024,  Marie-Amélie Le Fur, présidente du Comité Paralympique et Sportif Français et David Lappartient, président du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF). Sept fédérations ont proposé pendant trois jours des initiations aux écoles et aux usagers du jardin.

    Lors de cette manifestation, le Président a rappelé que la flamme olympique traversera le Sénat le 26 juillet. Elle sera porté par un jeune homme malentendant. Avec quatre autres collègues, j’aurai la chance de prendre le départ du Marathon pour tous le 10 août au soir en portant les couleurs du Sénat et du jardin du Luxembourg. C’est une grande chance alors que que le parcours du marathon traverse le territoire de Grand Paris Seine Ouest.

    Les lettres Paris 2024 trônent désormais dans le jardin avec en fonds le Palais
    L’équipe du marathon

    Semaine du 3 juin

    Le Sénat a adopté les conclusions des commissions mixtes paritaires de trois textes ce qui ouvre la voie à leur promulgation : la proposition de loi visant à accroitre le financement des entreprises et l’attractivité de la France ; la proposition de loi visant à prévenir les ingérences étrangères en France ; la proposition de loi renforçant l’ordonnance de protection et créant l’ordonnance de protection immédiate. Ce dernier texte renforce un dispositif adopté en 2010 qui permet au juge aux affaires familiales de prononcer dans un délai restreint des mesures protectrices à mi-chemin du droit civil et du droit pénal.

    Le Sénat a débattu du projet de loi visant à simplifier la vie économique, qui a pour objet de simplifier les normes et démarches complexes. Cette réforme ambitionne de renforcer la relation de confiance entre les acteurs économiques et l’administration en la rendant plus accessible pour soutenir la création d’activités et d’emplois.

    Le texte évoque énormément de sujets différents. Il était difficile de s’y intéresser pour les sénateurs non membres de la commission spéciale car les délais ont été extrêmement courts. Parmi les principales modifications apportées par le Sénat, on peut retenir :

    • Le rétablissement de la commission supérieure du numérique et des postes (CSNP) ;
    • La suppression de la simplification des bulletins de paie ;
    • La mise en place d’un dispositif spécifique pour la ruralité, visant à simplifier l’accès aux licences « 4 » pour encourager la réouverture des cafés et des bistros dans les communes de moins de 3500 habitants ;
    • La suppression de l’habilitation à légiférer par ordonnance pour engager la réforme du droit des contrats spéciaux, jugée excessivement longue et limitant le pouvoir de contrôle et de législation du Parlement ;
    • L’abandon de la requalification globale des contrats du code de la commande publique en contrats administratifs;
    • Des amendements concernant le recours à la médiation, le suivi et l’innovation par la CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés).
    • L’intégration des datacenters à la catégorie des projets d’intérêt national majeur (PINM) et la prise en compte des critères environnementaux dans le processus de qualification d’un centre de données d’envergure en PNIM.

    L’article 13 du projet de loi prévoit des mesures de simplification dans le domaine bancaire, notamment l’envoi gratuit aux très petites entreprises (TPE) d’un relevé annuel des frais bancaires acquittés. J’ai proposé un amendement pour supprimer cette obligation pour les établissements bancaires. En effet, les entreprises reçoivent déjà cette information mensuellement, que ce soit directement ou par l’intermédiaire de leurs experts-comptables ou centres de gestion agréés. La création d’un nouveau document, redondant avec les relevés existants, se révèle inutile et ne répond pas aux attentes des dirigeants de TPE, à savoir pouvoir comparer les offres des établissements bancaires entre eux.

    Le CCE de Boulogne-Billancourt a visité le Sénat mercredi. A défaut d’avoir pu assisté aux questions au Gouvernement dans les tribunes, ils ont pu échanger quelques mots avec plusieurs ministres dont Nicole Belloubet et le premier d’entre eux, Gabriel Attal. Tâche à eux d’être désormais des ambassadeurs de la citoyenneté.

    Semaine du 27 mai

    Mardi 28 mai, Mme Sylvie Vermeillet, Vice-présidente du Sénat, présidente de la délégation du Bureau en charge du travail parlementaire et des conditions d’exercice du mandat de sénateur, a présenté le bilan annuel de l’application des lois au 31 mars 2024, qui porte sur les lois adoptées lors de la session 2022-2023. Il s’appuie sur le suivi, par les commissions permanentes, des textes pris en application des lois relevant de leur compétence, ainsi que sur les statistiques générales calculées par le logiciel APLEG.

    Depuis maintenant cinquante ans, le Sénat s’attache à vérifier que les mesures d’application appelées par les lois votées par le Parlement sont bel et bien prises, et dans un délai raisonnable. Alors que nos concitoyens croient parfois que les lois sont appliquées dès leur passage en conseil des ministres, une lenteur excessive dans la prise des textes réglementaires requis peut susciter, à l’heure des réseaux sociaux et de l’information en continu, des incompréhensions d’autant plus grandes que la médiatisation des projets du Gouvernement aura été forte. Or l’exécutif, qui semble chercher à rapprocher le temps du législateur du temps de l’information, ne s’astreint pas toujours à la même rigueur lorsqu’il s’agit de s’assurer de l’application complète des dispositions législatives votées par le Parlement. Le suivi exercé de longue date par le Sénat apparaît, dans ces conditions, toujours plus nécessaire.

    Lors de la session 2021-2022, 44 lois ont été promulguées, pour un taux global d’application de 64% et un délai moyen de prise des textes d’application de 5 mois et 23 jours. Là où le Gouvernement ne suit que les décrets, le Sénat contrôle également la prise des arrêtés, tout aussi indispensables à la mise en œuvre de la loi.

    Cette PPL, déposée par la députée écologiste Sandrine Rousseau et adoptée à l’Assemblée nationale le 7 avril dernier, a été rejetée par le Sénat le 30 mai. Rapporteur pour la commission des finances, je me suis prononcée pour un rejet de ce texte car :

    • Nombre de dispositions de la proposition de loi tombent d’elles-mêmes puisque satisfaites par les dispositions réglementaires qui ont été prises depuis son dépôt, notamment sur le temps de retour qui permet au RGA d’être reconnu comme catastrophe naturelle. Ces dispositions n’ont donc plus lieu d’être.
    • Le coût de l’ensemble des dispositifs de la proposition de loi de Sandrine Rousseau est évalué à plus de 850 millions d’euros à sinistralité constante, si jamais elle était mise en œuvre telle quelle. Par ailleurs, son application pourrait remettre en cause l’équilibre du régime.
    • Enfin, cette PPL se restreint au risque de retrait-gonflement des sols argileux. Les propositions de la commission des finances sont plus larges : elles englobent aussi le risque d’inondations ou les séismes, c’est-à-dire tout le périmètre des catastrophes naturelles.

    En effet, le changement climatique menace le régime d’indemnisation des catastrophes naturelles dans son ensemble.  Il est estimé que la sinistralité « sécheresse » sera de 43 milliards d’euros entre 2020 et 2050, soit un triplement du coût par rapport aux trente années précédentes (13,8 milliards euros). Les submersions marines connaîtront également une très forte intensification à l’horizon 2050. J’ai donc déposé une proposition de loi visant à assurer l’équilibre du régime d’indemnisation des catastrophes naturelles. Cette PPL a déjà fait l’objet de plus de 150 cosignatures de mes collègues du Sénat, et sera examinée lors de la session parlementaire de l’automne prochain.

    J’ai interrogé la ministre des Sports, qui a la tutelle des fédérations sportives, sur les initiatives de ces dernières, pour diminuer l’impact des pratiques sportives sur le changement climatique. Je constate que les demandes faites aux collectivités entrent parfois en contradiction avec une politique de sobriété.

    J’ai accompagné mardi 28 mai une délégation du Groupe d’étude pratiques sportives et grands évènements sportifs du Sénat à une visite du pôle esport de la ville de Boulogne-Billancourt, une des rares collectivités à soutenir depuis 2020 cette pratique exercée par un nombre croissant de joueurs. L’objectif est de sensibiliser, former des animateurs et accompagner les joueurs dans la maitrise de ces activités sportives et de loisirs, en partenariat avec Sigma Esports, société présidée par David Laniel, et fondateur avec Arnaud Moulet de Gameward. Le centre est également ouvert aux seniors qui travaillent leurs réflexes à partir de jeux vidéos adaptés.